Soldes : Nos pratiques, notre philosophie
A partir du 10 janvier, les marques entameront la danse bi-annuelle des démarques. Mais les soldes, c’est quoi exactement ? Quel était le but de cette pratique à la base ? Quelles en sont les dérives aujourd’hui ? Et la mode responsable est-elle légitime sur ce terrain.
L'origine des soldes
C’est l’apparition de la grande distribution au XIXème siècle le point de départ d’un constat rapide : se procurer du stock coûte cher. C’est Simon Mannoury qui en a l’idée en 1830, alors qu’il dirige l’ancêtre du célèbre « Bon Marché » : écouler les stocks invendus de la saison précédente pour faire un stock neuf avec de nouveaux articles. Le principe ? Des rabais généreux pour écouler le maximum d’articles possibles sur une période précise. La trésorerie ainsi récoltée compose un nouveau fond pour des projets nouveaux.
C’est un peu la loi du marché. Un stock qui perd de sa valeur prend de la place. Il faut le renouveler. Les soldes sont par conséquent un levier économique incontournable pour les marques. Au départ ponctuelle, la pratique des soldes est devenue régulière, encadrée par un cadre législatif qui maitrisera assez mal avec le temps, les abus de certaines marques.
En quoi les soldes ont été un tremplin aux abus de certaines marques ?
Plutôt que de rester sur la nécessité de déstocker, certaines marques ont rapidement vu dans la période des soldes une opportunité de produire davantage et de manière déraisonnée, pour accroître leurs ventes. Et la surproduction a des risques : parfois même au détriment des conditions de travail des ouvriers textiles. Dans ce contexte de consommation massive autorisée, certaines marques sont même allées jusqu’à produire exclusivement pour les soldes… Avant d’être finalement réprimandées. Pour certaines, et dans certains cas. Les dérives vont encore bon train à ce jour.
On est bien loin du principe initial du simple déstockage.
Et quand certaines marques surproduisent consciemment, elles se veulent stratégiques. Si l’offre est excessive, la demande se doit d’être présente. Et pour ce faire, les marques déploient un levier fort : le prix mini. Parfois ces prix mini, sont un appel à l’achat qui nous empêchent de voir que nous ne sommes pas dans un achat raisonné, mais pourtant bel et bien dans une réponse à un stimulus impulsif : on consomme, et on ne s’en rend plus compte ! Tout est pensé pour que l’on s’autorise le moindre achat, sans culpabiliser !
Soldes et mode responsable : un terrain glissant ?
Promouvoir une consommation raisonnée à travers la mode, les soins beauté ou la décoration, c’est choisir des marques engagées pour l’homme et l’environnement. Peut-on faire des soldes malgré cet engagement contre la consommation massive ? Mieux vaut-il ne pas le faire pour ne pas créer un paradoxe ? Sommes-nous vraiment en capacité de ne pas les faire ? Les abus de certaines marques représentent un absolu à ne pas franchir.
Chez Altermundi, nos marques sont soigneusement sélectionnées parmi d’autres pour leur éthique, leur engagement et leur conscience des enjeux pour l‘environnement. Ce sont des marques qui fixent des prix pour rémunérer toute leur chaîne de valeur au prix juste. Elles sont régies comme toutes marques à la réalité du stock. Et par conséquent, nous appliquons des remises qui n’ont pas vocation à inciter à l’achat compulsif. Et surtout, ces différences de prix n’impactent nullement qui que ce soit sur la chaine de fabrication de leurs articles.
Nous ne soldons que des stocks restants, ainsi que des dernières tailles.
Nous ne produisons pas, ou ne commandons pas dans le but de solder, et évitons à ce titre l’incitation à la surproduction.
Nous ne pratiquons pas la remise abusive pour vendre de manière déraisonnée.
Et ce, dans l’unique but de maintenir un modèle économique responsable et sain.
Alors composer notre engagement avec la pérennité de nos modèles est un challenge que nous relevons chaque jour. Notre but : promouvoir une consommation juste en continuant d’éclairer nos choix à tous, et de manière inclusive. Et choisir des soldes réfléchis.